Retour au sommaireLe néodarwinisme

Vous connaissez tous la théorie de Darwin sur l'évolution des espèces (en cas de réponse négative, vous trouverez tout ça ici). Elle explique un mécanisme général, au niveau des populations. Mais comment ça marche au niveau individuel? Quel mécanisme de reproduction de chaque individu permet cette sélection naturelle au niveau de la population? (Voir aussi la loi de Hardy-Weinberg).

La réponse n'a été apportée que bien après Darwin par la génétique.

C'est l'objet du néodarwinisme. Cette théorie extrapole la sélection naturelle des gènes (qu'on peut observer pour un gène donné), gène par gène, en une théorie plus globale de sélection naturelle au niveau des populations.

Explications :

La sélection naturelle se fait en fait au niveau des gènes. Un gène qui favorise la reproduction va avoir tendance à augmenter la descendance de ceux qui le possèdent. Un tel gène peut être un gène qui augmente la fertilité, ou un gène qui rend plus beau, plus fort...

Sur l'ensemble des gènes que possède un individu (le génome), une partie est soumise à une pression de sélection très forte : si le gène est là et en bon état, la vie est possible. Si le gène est absent ou défectueux, la vie est impossible. C'est le cas de beaucoup de gènes, ceux qui assurent les fonctions essentielles des cellules : division cellulaire et sa régulation, récepteurs cellulaires... Du coup, si un oeuf est formé avec un déficit de ces gènes, il mourra très vite. Finalement, ce genre d'anomalie génétique n'est pas très grave en pratique puisque le porteur n'a pas le temps de s'en rendre compte ! C'est un concept très important : les anomalies les plus graves ne donnent jamais de maladie !

Par contre, d'autres gènes sont moins importants. Par exemple, on peut vivre sans le gène CFTR. Mais sans ce gène, on a la mucoviscidose ! Pour une anomalie moins grave, on se retrouve avec une maladie... C'est mieux que la mort... sauf que là, on a le temps de comprendre ce qu'il se passe...

Et puis, il y a des gènes qui présentent des variations comme c'est le cas des gènes des groupes sanguins. Vous pouvez avoir n'importe quel gène A, B ou O (pas de gène) et vous vivrez de la même façon. Ces gènes ne sont donc pas soumis à sélection.

Enfin, il y des gènes qui présentent des variations dans lesquelles les 2 versions du gènes sont compatibles avec la vie, mais une des versions lui est plus favorable que l'autre. Ces gènes sont soumis à pression de sélection. Le gène le plus favorable va progressivement devenir le plus fréquent. On peut imaginer l'exemple d'un gène qui augmente la production de spermatozoïdes...

En appliquant ça à tous les gènes d'un organisme vivant, on obtient l'évolution darwinienne au niveau d'une population. C'est le néodarwinisme.

Voilà, c'est tout simple. C'est même trop simple pour certains... En effet, ce mécanisme peut-il à lui seul expliquer comment est apparu le premier oeil... Pas sûr !

Dr. Spinoza "L'empire des Sciences"